Nous le savons tous, le temps d’une seule et unique carrière est révolu. L’accélération des progrès technologiques est un facteur important à ce changement de paradigme. Cependant, c’est avant tout le facteur générationnel qui participe à ce bouleversement dans le monde du travail.
En effet, la génération Y ne souhaite plus de ce style de vie professionnelle qui se conjugue au singulier. Elle veut avant tout y trouver satisfaction, contentement, et un sentiment d’accomplissement. C’est ce qui l’amène à remettre souvent en question son choix de métier. Bien sûr, les réponses à ces remises en question évoluent au cours d’une vie. On ne souhaite pas tirer la même chose de sa vie professionnelle à 25 ans qu’à 60 ans.
Comment satisfaire ces aspirations dans un monde du travail qui n’évolue pas aussi vite que les envies de ces travailleurs ?
Une des voies trouvées est celle du slashing.
Le slashing, késako ?
Le slashing fait référence au terme anglais « slash », qui désigne la barre oblique utilisée dans les expressions alternatives comme « et/ou ».
Ce qu’on appelle les slasheurs, ce sont donc ces personnes qui cumulent deux jobs alternativement. Ce terme a fait son entrée dans le dictionnaire Larousse en 2020, et désigne une
« personne, généralement issue de la génération Y, qui exerce plusieurs emplois et/ou activités à la fois ».
Bien évidemment, ce concept existe depuis des centaines d’années. L’exemple ultime de slasheur serait Léonard de Vinci, un des plus grands génies que l’histoire ait connus. Il était à la fois peintre/ingénieur/architecte/scientifique/…
Choisir, c’est renoncer.
Le slashing est justement une méthode pour contourner ce vieil adage. Les slasheurs n’ont plus à choisir entre deux passions ou plus. Ils peuvent faire de chaque intérêt un métier, de chaque passion une source de revenu. On ne renonce pas, on s’épanouit.
Dès lors, les slasheurs cumulent d’ordinaire un job « passion » et un job dit de « raison ». Ce dernier est un filet de sécurité, une rentrée sûre d’argent et autres bénéfices, comme des assurances.
Le slashing pour se tester sans tout risquer
Le slashing est souvent utilisé comme une phase transitoire, un tremplin pour passer de la vie salariale à celle d’indépendant. Cela évite l’impression de sauter à pieds joints dans le vide, dans un inconnu totalement paralysant pour certains.
C’est l’une des raisons principales pour lesquelles un certain nombre de personnes préfèrent collaborer avec une société de portage salarial (par exemple Openwork ou la Smart) avant de faire le grand saut. Ils jouissent alors des avantages du statut d’indépendant, tout en étant salarié. Ils peuvent ainsi se consacrer à un projet, sans se soucier de la charge administrative. Le portage salarial leur confère aussi une certaine sécurité financière. N’hésitez pas à consulter notre article expliquant les différences entre le statut d’indépendant et le statut de salarié porté.
Le slashing répond aussi à l’envie de cette génération touche-à-tout d’accumuler compétences et expériences dans divers domaines. Cette envie est souvent en contradiction avec ce que le monde du travail offre comme postes. En effet, ces derniers sont souvent, et de plus en plus, axés sur l’hyperspécialisation.
Cumuler des jobs, outre l’aspect financier, c’est aussi un moyen d’assouvir ce besoin de développement et de liberté, de découvrir le monde et gagner sa vie en faisant quelque chose de gratifiant.
Le slashing pour quel profil ?
C’est là toute la beauté du slashing, il n’y a ni domaine, ni âge, ni niveau d’études pour s’adonner au slashing. Par exemple, les slasheurs actifs de moins de 30 ans représentent 39% d’entre eux. Quant aux plus de 60 ans, ils sont 19%.
Le slasheur peut conjuguer deux jobs complémentaires (operational marketer dans une société d’agro-alimentaire et digital marketer en indépendant complémentaire) ou dans des domaines complètement différents (comptable le jour, et animateur d’atelier de couture le soir). Dans le secteur de l’IT, il est courant de commencer en tant que salarié ou salarié porté avant de se lancer en tant qu’indépendant à temps plein. C’est pour ça que chez Beelance ils peuvent tous les deux trouver une mission dès que leur profil est bien complété.
Comme slasheur, la rigueur et le sens de l’organisation sont nécessaires pour pouvoir jongler entre ses activités et statuts de manière prospère.
Enfin, les slasheurs sont souvent ce qu’on appelle des « multi-potentiels ». Ils ont de multiples casquettes, et devoir en choisir une ne leur convient pas. En effet, ils ne peuvent pas s’épanouir dans une seule profession.
Le futur du slashing
Selon une étude d’Ipsos, 80% des salariés présument que la manière de travailler dans 10 ans sera très différente de celle d’aujourd’hui. De plus, 64% des jeunes (18-24 ans) parmi eux voient le slashing comme la future norme.
Comme nous le dit Marielle Barbe, auteure du livre Profession Slasheur :
« Ces personnes aux multiples casquettes, qui savent se réinventer à l’envi(e), sont les mieux adaptées pour répondre à l’accélération et aux enjeux du monde. »
Adopter une attitude de slasheur est donc un atout à avoir dans son jeu de cartes si l’on veut pouvoir naviguer avec plus de facilité dans le monde du travail de demain.
Jean-Baptiste Aloy, directeur exécutif au sein du pôle études RH d’Ipsos nous dit dans l’article Revolution@Work : de la Peur à l’Attente :
« Il semble acquis aux yeux d’une large majorité que, non seulement on s’éloigne des parcours traditionnels où une personne faisait carrière chez un seul employeur, mais que l’emploi de demain sera par nature fragmenté. Le cumul de plusieurs missions ou jobs simultanés génère néanmoins des sentiments très partagés, avec, d’un côté, la poly-activité heureuse, synonyme de liberté et d’épanouissement au travail, et, de l’autre, une forme d’intermittence subie qui génère de l’insécurité ».
Les dangers du slashing
Avant de pouvoir atteindre un tel modèle du monde de travail, la perception des slasheurs de la part de ceux qui font le monde du travail actuel doit changer. La plus-value de ces multi-potentiels est encore trop peu considérée par les employeurs qui y voient des profils instables, voire opportunistes.
Il est donc important pour ces slasheurs de pouvoir (s’)expliquer le fil conducteur de leurs changements ou multiplications de choix d’expériences d’apparence aléatoire.
Comme énoncé plus haut, l’une des qualités qu’exige le slashing est la rigueur. Car si l’on n’y prend garde, l’éparpillement peut mener à l’épuisement physique et mental, même lorsqu’on fait ce qu’on aime…
C’est pourquoi Marielle Barbe conseille aux futurs slasheurs de « bien définir quelle est la raison, le fil rouge et le sens de ses slashs. ». Cela permettra de prévenir ce genre de dérives, et de pouvoir réellement s’épanouir dans son slashing.
Vous avez envie de vivre mille vies ? Être avocat le jour, faire des cupcakes le soir qui seront vendus à la boulangerie du coin, et le week-end vous former au reiki ?
Aucune règle, aucune notice, le seul but : l’épanouissement.
Bienvenue dans le monde du slashing !
Inès est une slasheuse dans l’âme: elle est coach de vie certifiée et diplômée de l’IHECS en Relations Publiques, a suivi une formation en design d’intérieur et créé son agence de comm.