Et si le sens du travail était avant tout une affaire d’êtres humains, de management et de gens bizarres ? Selon Josef Schovanec, auteur, écrivain et philosophe, les mots ‘sens’ et ‘travail’ sont relativement synonymes. Rencontre.
Faire briller autour de soi
On ne présente plus Josef Schovanec, philosophe, écrivain et militant pour la dignité des personnes avec autisme. Mais on apprécie pouvoir lui poser des questions et obtenir des réponses éclairantes, inspirantes et souvent empreintes d’une touche d’humour. Alors, l’entrepreneuriat et l’innovation donnent-ils du sens au travail ? « Je dirais que c’est le sens que chaque personne porte. Chacun de nous doit se transposer dans l’univers économique, dans l’univers de l’entreprise. L’objectif est de faire briller autour de nous cette lumière intérieure. C’est comme cela que les choses se réalisent et que le sens apparait.
Shakespeare l’a dit
Selon Joseph Schovanec, les grandes entreprises, surgies de rien, sont le fruit du rêve d’une personne. « Des gens souvent bizarres, dans tous les sens du terme, qui ont concrétisé leurs aspirations. Shakespeare avait raison : ‘Nous sommes faits de l’étoffe dont sont tissés les songes’. Une très belle phrase, plus vraie qu’on ne le croit. Notre monde est fait de ces réalisations un peu folles, un peu farfelues, impensables il y a encore quelques années. Aujourd’hui, nous les utilisons au quotidien, elles forment ce que nous sommes et cela nous permet de grandir ensemble. »
Deux synonymes
Mais finalement, comment perçoit-on le sens du travail à travers les yeux d’un philosophe ? Joseph Schovanec pense que ‘sens’ et ‘travail’ sont indissociables, voire synonymes. « Il n’y a pas de travail valable qui ne soit pas mû par un sens intérieur. Dans le cas contraire, c’est soit de l’esclavage, soit la roue d’une machine qui tourne de manière abstraite. Ce n’est ni durable ni créatif. Finalement, le travail est une concrétisation avec les mains, avec l’esprit d’un sens interne.
Sens, travail et freelancing
L’être humain ne peut entrer dans une case, il doit exister avec sa singularité et être considéré comme une fin en soi et non comme un moyen. Ce sont les mots de Joseph Schovanec qui comprend pleinement la croissance du nombre de freelances sur notre marché. « La personne doit porter son projet, l’incarner. On prend des pierres originales pour bâtir son entreprise. »