Tous les ans, chaque contribuable Suisse doit remplir une formalité administrative que beaucoup redoutent : les impôts. Même les indépendants doivent remplir ce devoir citoyen incontournable. La tâche peut sembler d’autant plus anxiogène dès lors que l’on sort des sentiers battus et que l’on ne s’inscrit pas dans une vie d’employé bien balisée. En tant qu’indépendant, vous vous sentez sans doute déjà accablé de tâches administratives. Dès lors que vous recevez ce formulaire sujet à beaucoup d’anxiété, vous n’avez probablement qu’une seule envie : payer et rayer cette tâche fastidieuse de votre to-do list.
Pourtant, peu d’indépendants le savent, mais il existe de nombreuses astuces pour optimiser ses impôts en tant qu’indépendant.
Dans cet article, nous dressons la liste de toutes les possibilités pour vous permettre d’optimiser vos revenus et de réduire parfois considérablement votre taux d’imposition.
Astuce n°1 : se positionner sur une expertise niche
Lorsque l’on se lance en qualité de freelance ou d’indépendant, on a souvent l’envie bien légitime d’étendre au maximum son champ de compétences pour pouvoir répondre à chaque besoin client. C’est néanmoins une erreur majeure. Pourquoi ? Parce que votre prospect peut avoir le sentiment que vous n’avez aucune expertise réelle ni aucune valeur ajoutée à apporter sur le marché. Être généraliste, aussi étrange que cela puisse paraître, c’est incontestablement voir des portes se fermer sur son passage.
A contrario, orienter son entreprise vers une expertise niche est une solution très intéressante pour affirmer votre autorité et votre légitimité sur le marché. C’est un moyen très efficace pour se différencier et proposer des prix basés sur la valeur que vous apportez plutôt que celle du marché.
Un prospect est souvent rassuré de voir que le prestataire vers lequel il s’est tourné est un spécialiste, un expert incontesté de son domaine de compétences. C’est valorisant pour vous comme pour votre portefeuille client. Cela peut occasionner une différence majeure en matière de revenus pour vous avant même de songer à optimiser vos impôts en tant qu’indépendant.
Astuce n°2 : le portage salarial
Pour les indépendants qui souhaitent davantage être accompagnés sans pour autant créer leurs sociétés, il reste la solution avantageuse du portage salarial. Cette méthode se matérialise par la création d’un contrat tripartite entre le porté, son client et la société de portage salarial. Lorsque les termes du contrat entre le salarié porté et le client sont convenus, deux contrats sont alors créés. Celui qui lie le prestataire avec son client bien entendu, mais aussi un deuxième, qui lie l’indépendant à la société de portage.
Cette solution unique vous permet de bénéficier de la même couverture sociale qu’un salarié classique, comme la couverture santé, la mutuelle, un salaire minimum et parfois une assurance chômage.
Ce procédé vous permet par ailleurs de bénéficier d’un taux d’imposition qui peut vous être beaucoup plus favorable grâce à une distribution des dividendes.
Astuce n°3 : la cotisation au 2ème pilier
Le 2ème pilier désigne la prévoyance professionnelle et prend en compte le risque vieillesse, décès et invalidité. Cette cotisation est étroitement liée à la rémunération d’un employé. Bien qu’elle soit facultative pour un indépendant, celui-ci peut tout à fait y souscrire. Il lui faut, pour cela, adhérer à l’institution de prévoyance d’une association professionnelle ou branche de métiers ou alors cotiser auprès d’une compagnie d’assurance traditionnelle.
Ces cotisations sont déductibles des impôts, à hauteur de 25 % du revenu AVS assurable.
Astuce n°4 : la cotisation au 3ème pilier
Le 3ème pilier, en Suisse, désigne la prévoyance retraite. Ce pilier n’a rien d’obligatoire, mais toutes les personnes qui perçoivent des revenus en Suisse peuvent ouvrir un 3ème pilier auprès d’un organisme dédié ou auprès de leur banque. Les indépendants, aussi, peuvent souscrire à un 3ème pilier. Lors de votre départ à la retraite, vous pourrez ainsi récupérer cette épargne sous forme de capital ou alors de rente.
Ces cotisations auprès du 3ème pilier présentent un avantage majeur si vous souhaitez optimiser vos impôts en tant qu’indépendant. Elles sont déductibles du revenu imposable dans leur intégralité.
Les indépendants peuvent ainsi les soustraire jusqu’à 20% de leurs revenus annuels nets, avec un plafond établi à 33 480 francs. Le lieu de votre domicile fiscal et votre revenu imposable sont aussi des critères qui peuvent faire fluctuer ce taux d’imposition.
Astuce n°5 : vos droits d’auteur en qualité d’indépendant
C’est un aspect assez peu évoqué et qui pourtant, peut s’avérer très profitable.
En qualité de freelance ou d’indépendant, vous disposez de droits sur le travail que vous générez pour une entreprise tierce. Cela vaut pour tout type de travaux sauf si le contrat que vous avez signé stipule explicitement que vous renoncez à vos droits d’auteur. Par défaut, vous détenez des droits de propriété intellectuelle sur le travail que vous produisez.
Attention néanmoins, ce critère ne s’applique pas à tous les corps de métiers d’indépendants.
Astuce n°6 : la déduction des frais professionnels
Tous les frais générés par l’exercice de votre activité professionnelle indépendante peuvent être déduits de vos impôts. Cela implique par exemple : la location de votre espace de travail dans un espace de coworking, vos déplacements pour vous rendre à des rendez-vous clients, votre abonnement Internet, votre ligne téléphonique professionnelle, vos fournitures de bureau ou encore l’achat de votre imprimante.
Il y a aussi des éléments auxquels on pense moins spontanément, qui peuvent inclure la déduction de l’espace alloué pour votre bureau dans votre appartement ou encore vos frais de repas individuels.