Depuis le confinement, le travail en remote s’est installé dans nos habitudes et il devient progressivement une pratique courante dans beaucoup d’entreprises. Bien plus que recommandé, il est désormais apprécié par bon nombre de personnes, y compris les freelances. Cependant, certaines entreprises émettent encore des réticences et inquiétudes face à cette nouvelle pratique. Nous sommes allés à la rencontre (virtuellement, évidemment) de trois freelances adeptes du remote. Benoît, Louis et Philippe nous ont partagé leur expérience et ressenti par rapport à cette méthode de travail qui tend à se généraliser.
Le travail en remote une préférence personnelle avant tout
Même si le remote est plus courant qu’avant, certains préfèrent le travail au bureau plutôt qu’à la maison. Pour Benoît (Innovation Marketing Consultant & Interim Manager), c’est réellement un choix personnel : « Je pense que les travailleurs qui ont essayé et apprécié le télétravail auront du mal à faire le trajet inverse. Mais pour d’autres, cela ne colle pas à leur style de travail et c’est ainsi. Je pense qu’on ne peut forcer ni juger personne, c’est finalement une question de préférence personnelle. »
Lorsqu’on travaille quotidiennement à distance, on peut très vite se sentir isolé. Le travail en remote peut ainsi devenir rédhibitoire. Pour Philippe (System administrator/Full stack developer), il est plus qu’indispensable à l’heure actuelle de pouvoir continuer à créer du lien à distance et de faire partie d’une communauté virtuelle. Il conseille de participer à des webinars interactifs pour pouvoir échanger sur divers thèmes, ce qui pourrait même déboucher sur des opportunités professionnelles.
Pour Benoît, qui pratique le travail en remote depuis 2011, il faut pouvoir alterner réunions en vidéoconférences avec des réunions physiques. Cela permet de conserver une appartenance au groupe et cultiver ses relations personnelles avec ses collègues. Les espaces de co-working sont également une très bonne solution pour pallier la solitude et profiter d’un environnement professionnel et confortable qui a tous les équipements dont on a besoin. Cette alternative permet de garantir une certaine flexibilité et un équilibre.
Pour d’autres, le remote est la seule possibilité parce qu’ils vivent à l’étranger ou parce que c’est une méthode de travail qui convient mieux à leur situation personnelle. En travaillant dans des conditions et un environnement qui nous correspondent, on ne peut qu’être plus efficace et concentré. En tout cas, pour Louis (Project manager) l’environnement est très important, « J’estime que se sentir bien est un élément clé pour être productif sur du long terme ».
Un bon environnement et du matériel adéquat
Aussi bien au bureau, qu’à la maison, il faut que divers éléments soient mis en place pour permettre un travail efficace et favoriser un bien-être au travail. Si l’environnement est bruyant et non-adapté, ou si le matériel est défectueux, il sera impossible d’être productif.
Il est donc primordial de se créer un espace de travail confortable et calme qui nous correspond, et de se procurer du matériel adéquat tel qu’une bonne connexion internet, une chaise de bureau adaptée, un deuxième écran,… Benoît conseille même de ne pas travailler dans les espaces communs pour préserver sa sphère privée. Cela évite d’exposer son entourage au stress du travail mais aussi aux distractions.
Du temps, de la confiance et des contacts physiques
Pour instaurer le travail en remote, ils sont unanimes : il faut une phase de transition où les liens se forment et la confiance s’installe. Cela ne peut avoir lieu qu’en travaillant sur place dans un premier temps. Pour Benoît c’est important qu’au début de sa mission, le freelance soit présent physiquement au bureau afin de créer des liens et de s’imprégner de la culture et des habitudes de travail. Cela permet de commencer sur de bonnes bases.
Pour Louis, il faut savoir se montrer digne de confiance. « Fournir des résultats convaincants et prouver notre plus-value est le meilleur moyen d’accompagner un client vers une transition au remote ». Il est normal que les entreprises puissent avoir des inquiétudes face à l’arrivée d’un nouveau membre. Il faut une phase d’adaptation et d’apprivoisement mutuel afin de permettre une certaine flexibilité et ouverture d’esprit.
Ouverture d’esprit côté freelance et entreprise
Il est important que le freelance et l’entreprise en discutent ouvertement dès les premiers contacts. Pour Benoît, il ne faut pas hésiter à discuter des termes et conditions de l’entreprise pour être sûr que ce soit clair entre les deux parties. « J’ai parfois joué cette carte lors d’entretiens en disant clairement : pour raisons X et Y, j’ai ma préférence pour effectuer cette mission à distance. En revanche, je mets un point d’honneur à être sur place les premières semaines pour bien me familiariser avec mes collègues, la culture, etc. avant de progressivement travailler en remote. Ce genre de compromis est idéal et démontre aussi une certaine maturité dans le chef du freelance, qui montre qu’il comprend l’importance d’être présent sur place. »
Comme abordé plus haut, une phase d’adaptation est nécessaire pour rassurer l’entreprise et lui permettre cette ouverture en étapes. Aussi bien le freelance que l’entreprise doivent être patients et trouver un équilibre ensemble. Pour Louis, c’est évident qu’avec le temps, l’entreprise verra les résultats positifs fournis par le freelance. Si ce dernier a une attitude correcte, cela ne peut que faciliter la transition vers le travail en remote.
Une pratique indispensable aujourd’hui ?
Les freelances soulignent souvent les mêmes avantages : confort chez soi, gain de temps, flexibilité, liberté, productivité, concentration accrue,… Ce sont autant d’éléments qui accroissent considérablement la satisfaction et le bien-être au travail. Une fois qu’on a tenté l’expérience, il peut être difficile de revenir en arrière et d’imaginer son quotidien différemment.
Néanmoins, nos freelances interrogés ne sont pas fermés sur la question. Ils peuvent en discuter ouvertement sans l’imposer aux entreprises avec lesquelles ils travaillent. Pour Benoît, c’est clairement une pratique courante depuis longtemps et qu’il apprécie. Cependant, il peut faire des compromis : « Si je devais retourner vers un emploi salarié, la possibilité de travailler en remote serait haut dans ma liste d’exigences. Mais comme freelance, c’est la flexibilité envers le client qui prime ».
Si vous souhaitez approfondir le sujet, nous vous avons trouvé un guide complet sur le travail en remote.
A propos de nos freelances:
Louis, Project manager, freelance depuis janvier 2020. Il a commencé le remote à la suite du confinement et de la crise du corona-virus en Belgique. Une première expérience enrichissante pour lui.
Benoît, Innovation Marketing Consultant & Interim Manager, freelance depuis novembre 2019. Depuis son expérience à l’étranger en 2011, il travaille régulièrement en remote et avec des clients étrangers.
Philippe, System administrator/Full stack developer, freelance depuis 2011. Il exerce sa profession en remote depuis 9 ans.